Après la construction, la livraison et l’inauguration des nouveaux locaux du club à l’ASL Canoë-Kayak Grand Arras, il restait encore à conduire un chantier important sur le site du nouveau Stade nautique. À savoir le dragage du bassin d’eaux plates, indispensable pour pouvoir naviguer dans de bonnes conditions et y accueillir des compétitions. Débuté mi-août, le chantier s’est achevé en fin de semaine, dans les délais impartis.
Pour ce faire, pelles mécaniques, barges et semi-remorques ont tourné à plein, pendant un mois, chaque jour de la semaine, souvent jusqu’en début de soirée. Entre les écluses de Saint-Nicolas et de Saint-Laurent, le canal s’étire sur environ 1,5 km mais seuls les 700 m du bassin d’eaux plates étaient concernés par ce chantier qui aura coûté environ 1,8 million d’euros à la Communauté urbaine d’Arras. Pas moins de 14 000 m3 de limons arrivés dans le canal suite à l’érosion des sols des versants de la Scarpe amont, ont été évacués.
Transportés par voie d’eau
Pour le club qui s’apprête à accueillir des délégations étrangères en préparation pour les Jeux olympiques de Paris 2024, c’est évidemment une énorme satisfaction sachant que le dragage réalisé est aussi très important sur le plan hydrologique notamment en matière de lutte contre les inondations. Tout n’est pas réglé, il faudra certainement à nouveau intervenir dans les années à venir et continuer à changer les pratiques agricoles de l’amont pour limiter au maximum les effets de l’érosion. Mais pour l’heure chacun se satisfera de tout ce qui a été fait. Reste une question : que sont devenus les limons sortis du canal ? Déposés sur une barge, transbordés dans les bennes de poids lourds, ils ont pris la direction de Pont-à-Vendin pour être chargés sur une péniche qui a rejoint un quai de l’entreprise Baudelet, sur le canal de Neufossé, à Blaringhem, près d’Aire-sur-la-Lys, aux confins du Nord et du Pas-de-Calais. Le transport par voie fluviale (canal de la Deûle, canal d’Aire et canal de Neufossé) était une condition figurant dans le dossier d’appel d’offres. Cela pour des raisons écologiques, sachant qu’il n’était techniquement pas possible de partir d’Arras.
Quel devenir pour les limons ?
Mercredi (20 septembre), une délégation composée d’Arnold Normand, élu de la CUA délégué à la Scarpe canalisée, Laurent Fontaine et Thierry Beugnet, techniciens de la CUA et Jordan Depledt, pour la société CDES, entreprise spécialisée dans les travaux en milieux aquatiques, est allée sur les sites concernés pour se rendre compte du devenir de ces limons qui pour l’instant sont à classer parmi les déchets. Arrivés à Blaringhem, encore fortement chargée d’eau, la matière déposée sur une dalle de béton fait l’objet d’un ressuyage, en attendant des analyses qui permettront de savoir de quoi elle est composée. Sur le site de Baudelet, les limons pourraient tout simplement y être stockés mais pour Arnaud Weber, responsable commercial de l’entreprise, l’enjeu recherché sera de valoriser la matière, en séparant les composants après traitements.
Le traitement et la valorisation des déchets sont parmi les principales activités de la société qui accueille sur son site, des bétons, gravats, boues, plastiques, bois, matières organiques, etc. De lourds investissements sont régulièrement réalisés pour trier les déchets, les traiter, les valoriser… Stations de traitements des eaux et méthaniseur sont parmi les outils dont elle dispose. Il n’y a pas beaucoup d’installations dans la région aussi performantes. Les projets sont murement réfléchis : celui du traitement des sédiments comme ceux issus de la Scarpe, a demandé dix ans de réflexion.
Catégories : La Scarpe
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