À 63 ans, Ady Fall a conservé toute la prestance d’un sportif qui s’entraîne régulièrement. © Votre Info pour ASL

L’année 2026 sera historique pour le Sénégal qui accueillera des Jeux olympiques pour la première fois… Ni les Jeux olympiques d’été, ni les Jeux olympiques d’hiver, ni les Jeux paralympiques mais les Jeux olympiques de la jeunesse, les fameux JOJ, tremplin pour les jeunes sportifs de la planète. Un rendez-vous que le pays ne veut surtout pas manquer et qu’il prépare activement.

Ady Fall, le président de la Fédération sénégalaise de canoë-kayak, a bien conscience des enjeux et sait que l’évènement est l’occasion idéale pour développer son sport. Lui qui est issu du quartier de Guet-Mdar à Saint-Louis du Sénégal, sait tout le potentiel que le pays peut avoir. Là, comme un peu partout sur la côte atlantique ou dans le delta du Siné Saloum, on utilise la rame et la pagaie tous les jours, pour aller à la pêche, transporter les personnes ou les marchandises. Mais l’idée que cette pratique naturelle puisse évoluer en pratique sportive, est somme toute assez récente. La Confédération africaine de canoë-kayak a été créée en 2000 au Maroc et la fédération sénégalaise, un an plus tard avec tout à construire et peu de moyens. Depuis maintenant presque 25 ans, les choses ont bien avancé, doucement mais sûrement. Aujourd’hui, quelque 600 licenciés sont dénombrés pour 29 clubs affiliés. Il y a des garçons, bien sûr, mais aussi des filles qui ont mis plus de temps à s’impliquer. Question de culture et de tradition : enfiler une tenue de sport qui met en valeur le corps de la femme n’est pas toujours facile. Selon Ady Fall, le fait que le Sénégal est un pays moderne et ouvert sur le monde a permis de faire évoluer les mentalités et d’avancer. C’est vrai pour le canoë-kayak. C’est vrai aussi pour d’autres disciplines, à commencer par la natation.

Dépasser la culture de la participation
Toutefois, cela ne suffit pas pour atteindre le haut niveau. Il faut aussi des moyens financiers pour avoir des structures de qualité qui font encore défaut et des entraîneurs bien formés pour accompagner les athlètes. Sur ce dernier point, la Fédération sénégalaise de canoë-kayak a bien compris qu’elle devait rechercher des partenaires à l’étranger. L’ASL Canoë-Kayak Grand Arras est impliquée dans ce sens depuis 2010, au moins. On se souvient que le club avait accueilli et accompagné Ndiatté Gueye aux Jeux de Londres en 2012. Pas étonnant donc que l’ASL ait été choisi pour accompagner Combé Seck et Edmond Sanka sur la route des Jeux (olympiques et paralympiques) de Paris.
Mais Addy Fall veut aller plus loin. Participer c’est bien… Il espère maintenant que les athlètes sénégalais pourront se mêler aux meilleurs et pourquoi pas jouer la médaille. Sa visite, la semaine dernière à Saint-Laurent-Blangy allait dans ce sens.

Travailler avec les clubs du Nord et du Pas-de-Calais
Ady Fall a pu se rendre compte par lui-même, des conditions d’accueil dont jouissent ses athlètes, de tout le travail qu’ils effectuent à l’entraînement et de l’accompagnement technique dont ils bénéficient. Tout cela a été validé par le président de la fédération sénégalaise qui salue l’implication du club et de son président. « La vitrine de Saint-Laurent nous vaut aujourd’hui une satisfaction totale ». Mais l’appétit vient en mangeant… Il est aussi aller à la rencontre des dirigeants des clubs de Lille et Boulogne-sur-Mer avec qui il espère travailler. Son idée est de nourrir un partenariat avec les principaux clubs du Nord et du Pas-de-Calais pour former et perfectionner des athlètes, olympiques et paralympiques, des entraîneurs, des arbitres, etc. « Nous sommes très à l’aise pour demander plus de coopération » en espérant concrétiser rapidement pour préparer au mieux les Jeux olympiques de la jeunesse.

Ne pas négliger les études
Dans ce contexte, les résultats obtenus par Combé Seck, déjà qualifiée les Jeux de Paris, Edmond Sanka et le Boulonnais Martin Diatta qui espèrent tous deux décrocher un quota pour les Jeux paralympiques, sont importants car ils ouvrent la voie à leurs cadets encore au pays où seul le canoë-kayak en ligne peut, pour l’instant, être pratiqué… Cela n’empêche pas de laisser une place à l’eau vive. Ady Fall est arrivé à Saint-Laurent-Blangy en provenance de l’île de la Réunion où il supportait Yves Bourhis, licencié à Saint-Père en Bretagne. L’athlète vit et s’entraîne en France mais bénéficiant de la double nationalité, il a fait le choix de courir pour le Sénégal… Avec bonheur puisqu’il a obtenu le précieux sésame pour Paris et disputera les épreuves de slalom.
Ady Fall est reparti au Sénégal mais il est sûr qu’on ne tardera pas à le revoir chez nous. Il sait qu’il y a trouvé des amis qui lui permettront d’ouvrir et de faire avancer bien des chantiers. Le projet de permettre à de jeunes athlètes d’aller plus loin dans la pratique du sport et la scolarité en est un. Lui qui a fait des études alors qu’il vient d’un quartier populaire où les hommes vivent, à 98%, de la pêche traditionnelle, est très sensible à cela.- Philippe VINCENT-CHAISSAC / Votre Info pour ASL

Ady Fall a pu se rendre compte par lui-même, des conditions d’accueil dont jouissent ses athlètes. © Votre Info pour ASL
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