Joao Costa Allegre (à droite de la photo) tire un bilan positif des Jeux de Paris mais il veut continuer à progresser en développant les partenariats.

Cela fait maintenant plus d’un an que l’ASL Canoë-Kayak Grand Arras accueille, accompagne, entraîne et prépare deux athlètes sénégalais qui ont l’ambition de performer dans les compétitions internationales de canoë-Kayak.

Combe Seck qui vient de participer aux Jeux olympiques sur le C1 200 m, prolonge sa saison avec un déplacement en Ouzbekistan où elle va disputer les championnats du monde des distances non olympiques. Pour elle, ce sera le C1 1000 m.
Edmond Sanka qui était présent à Vaires-sur-Marne pour les Jeux olympiques, en observateur, entre dans la dernière phase de préparation aux Jeux paralympiques où il est engagé sur le K1 200 m.

PRÉPARATION À SAINT-LAURENT-BLANGY
Pour tous les deux, l’accès aux Jeux de Paris 2024 s’est préparé à Saint-Laurent-Blangy , sur le Stade nautique du Grand Arras, avec un accompagnement personnalisé y compris lors des compétitions qualificatives : les championnats d’Afrique au Nigéria pour Combe et les championnats du monde de paracanoë en Hongrie pour Edmond. La preuve s’il en fallait une, que la coopération internationale peut donner des résultats intéressants à partir du moment où des moyens financiers sont octroyés (ici une bourse du CIO) dans le cadre d’un vrai projet de coopération internationale.
L’ASL Canoë Kayak Grand Arras et la Fédération sénégalaise de canoë-kayak font partie des précurseurs et il faut s’en réjouir mais cela ne prendra tout son sens que dans la mesure où l’action engagée sera pérennisée, avec déjà des regards tournés vers les Jeux de Los Angeles. Les mois qui viennent seront déterminants.

CONVAINCRE LES POLITIQUES ET LES MÉDIAS
Cet exemple de coopération internationale va dans le sens de la volonté du président de la Confédération africaine de canoë-kayak, Joao Costa Allegre, du Sao Tome Principe, pour qui « toute relation et toute forme de collaboration est bienvenue ». Lui aussi parle de Los Angeles mais il voit plus loin : « nous sommes déjà en retard parce qu’il  faut 8 à 10 ans pour préparer un athlète »… Le chemin s’annonce difficile d’autant qu’il va falloir convaincre les politiques d’accorder des moyens au canoë-kayak, et plus largement aux sports individuels, là où le football reste le sport roi… Même si c’est pour jouer perdant. Convaincre les politiques, convaincre aussi les médias pour qu’ils accordent plus de place au canoë-kayak… Et de militer pour la création d’une chaîne de sport où le football ne prendrait pas toute la place : « Nous avons besoin de sentir les médias à notre côté ».

ORGANISER DE GRANDES COMPÉTITIONS
Cette visibilité souhaitée passe évidemment par de meilleurs résultats dans les grandes compétitions internationales. La présence dans les sélections africaines de binationaux qui s’entraînent en Europe (ou ailleurs), peut y contribuer.  La preuve avec le franco-sénégalais Yves Bourhis, par exemple, licencié à Quimper, qui a capté l’attention de la presse en entrant en finale du canoë slalom lors de ces Jeux de Paris. Mais le recours à la diaspora n’est pas tout. Il faut aussi que les athlètes aillent chercher les quotas olympiques lors des épreuves de qualification, les championnats africains en faisant partie. Ce qu’ont fait la Sénégalaise Combe Seck et les Nigérianes Otuedo et Bello. C’est pour cela que Joao Costa Allegre tient à l’organisation de grandes compétitions internationales en Afrique même si les coûts financiers sont élevés, à commencer par celui des transports… « Les routes sont difficiles et l’avion est cher ».

L’IMPORTANCE DU FACTEUR HUMAIN
Sans les implications du Comité international olympique et de la Fédération internationale de canoë-kayak, l’Afrique ne pourrait pas penser à faire émerger le canoë-kayak… Et cela ne pourra pas se faire non plus sans les partenariats étroits noués avec des pays comme la France, des territoires et des clubs pour avoir accès aux meilleures installations : le stade d’eaux vives sur l’île de la Réunion… ou (soyons chauvins) le Stade nautique du Grand Arras. Et puis, il y a toute une politique de sensibilisation et de détection à faire auprès des jeunes. « C’est plus difficile que dans d’autres sports », souligne Joao Costa Allegre, mais cela n’est pas insurmontable sur un continent où les jeunes ne sont pas sI rares à faire du canoë sans le savoir, sur les rivières, les lacs et la mer. Parce que ce sont des enfants de pêcheurs. Le sport scolaire doit apporter sa contribution pour peu qu’il y ait suffisamment d’infrastructures, de matériels et de cadres suffisamment formés. Là encore il faudra « un peu » d’argent mais on peut certainement aussi compter sur l’esprit de solidarité, l’humain, au moins aussi important, qui pourra s’exercer de part et d’autre de la Méditerranée.- Philippe VINCENT-CHAISSAC / Votre Info pour ASL

Catégories : Paris 2024

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